Lors de notre rencontre avec les eleves de l’ecole Normale de Parana, en Argentine, nous avons pu entendre deux histoires tres interessantes. La premiere remonte au 16e siecle : cette legende relate de quelle maniere se sont formes les thermes de Cacheuta. La seconde est un conte moderne, le Dailan Kifki, ecrit par María Elena Walsh, en 1966.
La legende de Cacheuta
Ce ne fut pas une simple affaire, car au même moment, les Espagnols, mieux armés et entraînés, commençaient à conquérir ces territoires. Malgré les mises en garde, l’Inca décida de partir à leur rencontre, et cela causa sa perte. Il fut fait prisonnier, et la rançon réclamée était énorme : Ils demandèrent trois maisons remplies à ras bord d’or et d’argent. La nouvelle se répandit : les messagers se rendirent à toute vitesse à travers tout l’empire pour réunir la rançon demandée par les Espagnols.
L’un d’eux se rendit dans la vallée de Huentota, terre du chef Cacheuta, où se situe la ville de Mendoza. Le messager lui conta en détails la situation dans laquelle se trouvait Atahualpa, et lui répéta vivement qu’il lui fallait aider le Grand Inca, fils d’Inti, le dieu du Soleil. Cacheuta accepta immédiatement d’apporter son aide à sa libération. Pour cela, il convoqua tous les habitants du village, et il leur commanda de délivrer tout l’or et l’argent qu’ils possédaient. Il ordonna aussi à ses meilleurs guerriers de se préparer afin de protéger ce trésor jusqu’à ce qu’ils le délivrent aux Espagnols. Un fois cela fait, Cacheuta en tête, ils se mirent en route. Le chemin était difficile et escarpé, mais le groupe savait que le temps était compté, et avançait vaillamment à travers les Andes. Ils marchèrent toute la journée, jusque tard dans la nuit, avant de s’arrêter dans un défilé étroit. La, ils attendirent le retour d’un éclaireur, tandis que les nuages et le froid annonçaient l’arrivée imminente de la neige. Il revint en toute hâte avec de mauvaises nouvelles : un grand nombre d’ennemis armés était regroupé un peu plus en avant, prêt à les attaquer. Cacheuta l’écouta en silence, essayant de repousser l’idée qu’ils avaient été trahis. Face au danger, Cacheuta ordonna que l’on cache le tresor, tandis que la clameur des ennemis se faisait de plus en plus claire.
Enfin, ils n’eurent plus le choix et firent face à une armée qui les surpassait en nombre.
Le combat fut violent et sanglant, les hommes tombaient sous les coups de part et d’autre. Les guerriers de Cacheuta furent décimés sans pitié, malgré leur courage. Néanmoins, ils causèrent de grandes pertes dans les lignes ennemies. A l’aube, les guerriers ennemis qui étaient encore debout se mirent en quête du trésor, et le trouvèrent aisément. Tandis qu’ils tentaient de décider de quelle manière se partager le butin, un événement inattendu les surprit, ne leur laissant aucune issue pour se sauver. Tout d’abord, ils entendirent un bruit étrange; puis d’immenses jets d’eau bouillante, accompagnés de vapeur brûlante surgirent entre les pierres, et les encerclèrent. Les ennemis furent noyés et brûlés en un instant.
La légende dit que ce fut le fantôme de Cacheuta, furieux de n’avoir pas pu accomplir sa mission, qui fit bouillir les eaux du défilé. Depuis ce jour, il est dit que les eaux de Cacheuta ont le pouvoir d’alléger les maux, car elles naquirent dans un esprit de coopération, d’alliance entre les villages pour obtenir leur liberté.
Le Dailan Kifki
Le Dailan Kifki est un elephant, qui, un jour, debarque sans prevenir devant la porte de la jeune protagoniste du conte, a Buenos Aires. Et cela va, etonnement, bouleverser sa vie et celle de sa famille, les entrainant dans de multiples aventures parfois absurdes, parfois problematiques, souvent comiques, que tous devront resoudre ensemble, avec l’aide de personnages secondaires attendrissants.
Il m’est difficile de rentrer plus en avant dans le detail du recit, les peripeties s’accumulant au cours des 48 chapitres (et le groupe racontant cette histoire ayant ete coupe par ses camarades lors de la session…). Si vous souhaitez en lire un peu plus, la totalite de l’histoire (en espagnol seulement) peut se trouver sur internet : par exemple, vous pouvez decouvrir l’ensemble des chapitres dans les archives d’un blog, entre Mai 2011 et Decembre 2011. Il vous suffit de parcourir les articles de cette periode pour trouver les diverses parties du conte, scannees, avec les illustrations accompagnant le recit.
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Il m’a donc paru interessant de voir que les enfants ont choisi ces deux recits: le premier est une legende ancienne remontant aux Incas, etiologique, expliquant l’origine d’un phenomene naturel, qui rappelle les mythes greco-romains; quant au second, conte moderne, il est lui aussi ancre dans la culture argentine, melant fantaisie et vie quotidienne d’une famille vivant dans la capitale au XXe siecle. La tradition du conte evolue et se perpetue, les themes changeant suivant les epoque, mais l’importance du recit restant egale.
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Desolee, je suis sur un ordinateur sans accent, ni correcteur orthographique en francais…