Séance 1 :
Date : mardi 16 octobre 2012
Lieu : scuola italiana, Las Condes, Santiago, Chili
Niveau : 6e
Nombre d’élèves : environ 25
Durée : 1h00
Mythe raconté : La fondation de Rome
Nombre d’histoires récoltées : 4
Séance 2 :
Date : mardi 16 octobre 2012
Lieu : scuola italiana, Las Condes, Santiago, Chili
Niveau : 6e
Nombre d’élèves : environ 25
Durée : 1h00
Mythe raconté : Ulysse et Polyphème
Nombre d’histoires récoltées : 4
Séance 3 :
Date : mercredi 17 octobre 2012
Lieu : scuola italiana, Las Condes, Santiago, Chili
Niveau : 6e
Nombre d’élèves : environ 25
Durée : 1h00
Mythe raconté : la métamorphose d’Arachné
Nombre d’histoires récoltées : 4
Un peu de retard pour ce compte-rendu, je m’en excuse. Mais visiter Santiago et Valparaiso nous a bien occupées, pour différentes raisons … Nous y reviendrons dans un autre article !
Parlons donc un peu mythologie chilienne, école italienne, et expériences théâtrales ! Erika était en effet entrée en contact avec l’école italienne de Santiago, qui a accepté de nous recevoir et de faire partager notre projet avec 3 classes de 6e. Étant donné que je ne parle pas un mot d’italien, j’ai fait de la figuration pendant qu’Erika passionnait les foules avec les récits de la fondation de Rome, de la rencontre d’Ulysse et du cyclope Polyphème, ou de la métamorphose d’Arachné. J’ai tout de même servi à quelque chose : j’ai pu filmer l’intégralité des interventions des enfants ! Bon, point négatif, ce n’est pas tout de suite que vous verrez les vidéos … En tout cas, c’était intéressant, pendant ces 3 sessions, d’avoir un statut de spectateur (qui ne comprenait pas tout, mais quand même assez pour suivre) !
Tout d’abord, il faut vous prévenir que les séances ne se sont pas déroulées exactement comme d’habitude : les enfants avaient préparé en avance leurs interventions. Les groupes étaient déjà formés, ils avaient choisi les mythes que chacun allait présenter et les avaient mis en scène sous forme de petites saynètes, avec masques et accessoires créés en cours d’art plastique. Donc chaque leçon ne durait qu’une heure, durant laquelle Erika faisait une brève présentation sur l’intérêt de partager ces contes, racontait un mythe, avant que chaque groupe d’enfants ne présente son travail (4 groupes par session). Les professeurs ont fait rentrer notre projet dans leur cursus, et chaque groupe était noté sur sa performance ! Vous pouvez imaginer à quel point ils étaient appliqués.
Depuis mon siège, bien tranquille, j’ai donc pu apprécier les talents de conteuse d’Erika, que les enfants écoutaient avec attention. Elle raconte très bien, rentrant dans la peau des personnages, rendant les dialogues vivants, mimant les actions … Ils l’interrompaient parfois pour établir des rapprochements inattendus et intéressants (Romulus et Remus, abandonnés sur le fleuve, ont ainsi été comparés à Moïse et à Mowgli), et ont répondu sans timidité à toutes ses questions. Ah, il est quand même plus simple de partager un récit dans sa langue maternelle, face à un public qui la comprend très bien !
En retour, les enfants n’ont pas hésité à jouer le jeu : malgré un ou deux fous rires, chaque élève interprétait son personnage avec sérieux. J’ai parfois eu un peu de mal à comprendre les histoires, mais Erika était là pour traduire, après chaque saynète. Dans la troisième classe, mercredi après-midi, les enfants nous lisaient d’abord l’intrigue du mythe choisi avant de l’interpréter, ce qui a légèrement facilité les choses pour moi. Ainsi, nous avons pu découvrir des mythes du nord du Chili, du centre du pays, de l’île de Pâques, ou de l’île de Chiloe (où nous nous rendrons sous peu, car apparemment, les mythes y sont encore très vivants). Par exemple, nous pouvons citer, comme légendes mises en scène, l’histoire de la cueva de Salamanca, de Juan Soldado, de Make Make, d’Aku Aku, de la Coca, du Trauco, de la Llorona ou de la Pincoya (les liens sont en espagnol, mais une recherche Google devrait vous trouver des équivalents français !) … Vous pourrez retrouver des histoires qui vous diront quelque chose (par exemple, le Trauco rappelle une créature de la mythologie du peuple guarani, la Pincoya a des traits comparables a ceux de Venus …), et d’autres plus inédites, là encore.
Ce qui est drôle, c’est qu’en discutant avec les professeurs, nous nous sommes rendues compte qu’elles se sont heurtées aux mêmes problèmes que nous au sujet de ce que l’on peut dire à des enfants de 11 ans, et de ce qu’il est préférable d’omettre dans ces récits … Et finalement, nous pensions la même chose (la version qu’ils nous ont présentée du Trauco est bien édulcorée en comparaison du mythe initial !).
En tout cas, ce fut une très belle expérience, dans un très bel établissement sur les hauteurs de Santiago, permise par la gentillesse d’Alessandra Finato, des enseignantes Angela et Barbara, et par l’enthousiasme des enfants !