L’exposition : pour conclure …

Un grand merci aux enfants pour leur participation, leurs illustrations, leurs histoires, leur enthousiasme ; aux professeurs qui nous ont donné l’opportunité de rencontrer leurs classes et de partager contes et légendes avec les élèves ; à Sylvie ; à la mairie de Saint Romain le Puy ; à tous ceux qui sont venus voir cette expo ; ainsi qu’à Erika pour m’avoir accompagnée dans cette aventure.

panneau-fin  Vous pouvez trouver le compte-rendu de la semaine d’exposition en cliquant ici.

Contes et jardin

Vous allez vous dire qu’au niveau réactivité, ce n’est pas tout à fait ça ici … Mais je dois avouer que le mois de Septembre a été bien rempli, et plutôt chaotique (dans le bon sens du terme, s’il est possible d’en trouver un).

Revenons deux semaines en arrière, pour les Journées du Patrimoine. Comme je vous l’avais annoncé, j’ai été invitée par les Jardiniers de Maubec à venir narrer des contes du monde au Clos d’Hildegarde, le jardin médiéval de Saint Romain le Puy, le Dimanche 15 Septembre à 15h00. Et c’est donc sous un ciel menaçant, parmi les épouvantails effrayants peuplant le jardin, qu’un public relativement nombreux s’est réuni pour écouter des mythes d’ici et d’ailleurs.

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J’avais choisi quatre récits en rapport avec la nature … On va dire que le jardin était une belle source d’inspiration ! C’est ainsi que j’ai illustré et raconté les mythes de la pomme de terre et de la Kantuta, venus des Andes, ainsi que l’histoire de Sina et l’anguille, qui explique la naissance du cocotier dans les îles du Pacifique. Après ça, une courte pause, pour me permettre de respirer et de boire un coup, et pour laisser aux gens le plaisir de se promener dans le très beau jardin.

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Pour clore la séance de contes, j’avais choisi un mythe antique que j’apprécie beaucoup, celui de Proserpine, tel qu’Ovide l’a narré dans ses Métamorphoses. A la veille de l’Automne, il me semblait opportun de faire connaître l’origine légendaire des saisons, et de partager le chagrin de Cérès.

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Je ne savais pas que ce ne serait finalement pas la dernière histoire que je raconterais. A la demande générale, j’ai choisi un dernier mythe, celui de Maui, expliquant la naissance de la Nouvelle-Zélande, qui a lui aussi beaucoup plu.

Ce fut un très bel après-midi, surtout que la pluie nous a épargné juste assez longtemps pour me laisser le temps de terminer ! A refaire, si l’occasion se présente.

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Je vous parlerai bientôt de l’exposition et des rencontres avec les classes de l’école primaire et du collège de Saint Romain, là encore une très belle expérience. Mais tout d’abord, je dors un peu, et je retourne en cours !

Contes du monde au Clos d’Hildegarde

Vous êtes dans la Loire ou ses environs ce week-end ? Vous ne savez pas quoi faire dimanche après-midi ? Eh bien venez à Saint Romain le Puy, pour faire un tour au clos d’Hildegarde, le jardin médiéval, et visiter le prieuré ! Je raconterai quelques mythes et légendes à 15h00 au jardin.

À bientôt, pour quelques nouvelles concernant l’exposition, qui aura lieu dans une dizaine de jours !

La suite.

Cela fait maintenant deux mois que nous sommes rentrées de notre périple… Difficile à croire ! Je ne vous ferai pas un bilan global du voyage, pas vraiment l’envie.

Mais sachez que nous continuons à travailler sur notre projet : nous réfléchissons au meilleur moyen de créer notre recueil de contes, et je prépare une exposition à la médiathèque de Saint Romain le Puy pour fin Septembre, où j’interviendrai auprès des classes de primaire de l’école municipale.

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Je n’arrêterai pas de raconter des mythes et légendes du monde entier non plus. D’ailleurs, je devrais conter quelques histoires mi-Septembre au Clos d’Hildegarde, le jardin médiéval de Saint Romain.

Intervention 5 : Auckland est multiple

Tout d’abord, je voudrais remercier Mme Stéphanie Anish d’avoir accepté de nous laisser intervenir dans son école, et les différents professeurs qui nous ont accueillies.

Lundi 12 novembre, nous sommes intervenues à école primaire Richmond Road school dans le quartier de Posomby, à Auckland. Nous étions parties pour faire deux séances dans la section française de l’école, mais grâce à l’aide du professeur avec qui nous étions rentrées en contact, Vesna Nikolic-Ivanovic, nous avons pu partager nos histoires avec de jeunes Maoris et Samoans. L’école est en effet divisée en quatre sections : kiwi, maori, samoan et français (les trois dernières étant bilingues). Ce fut vraiment une très belle journée, pleine de rencontres et de contes.

Donc à 9:15, première session avec les « senior » (8-10 ans) de la classe de français d’Elizabeth Diaz à qui nous avons raconté le mythe d’Orphée et d’Eurydice. Les enfants la connaissaient presque tous, et ont très bien réagi : ils n’hésitaient pas à poser de nombreuses questions, et se sont lancés dans l’illustration de leur récit avec enthousiasme. Dans cette classe, nous avons pu écouter le récit de Persée (enfin, Percy Jackson … Je pense que nous devrons voir ce film un jour, tous les enfants nous en parlent !), des trois petits cochons, … Finalement, leurs récits nous ont bien rappelé ceux que nous avons entendu en France, si ce n’est pour l’histoire locale de Maui, qui explique la naissance de l’île du nord.
L’intervention suivante a eu lieu avec les enfants de 6/7 ans de la classe de Vesna. Un peu plus réservés, et connaissant moins la mythologie grecque, les enfants ont beaucoup apprécié l’histoire de Midas et de ses oreilles d’âne. C’est un mythe amusant, qui les a bien fait rire ! Les enfants, eux, auraient tous choisi Apollon comme vainqueur du concours de musique, et la plupart, comme le barbier, n’auraient pas réussi à garder le secret du roi. Comme nous n’avions qu’une heure à passer avec eux, nous n’avons malheureusement pas pu entendre tous les groupes. Mais ils nous ont tout de même raconté, entre autres, les contes de Blanche-Neige et de Cendrillon, et l’histoire de la résurrection de Jésus.

Grâce à l’aide de Vesna, qui en un quart d’heure est parvenue à tout organiser pour nous, nous avons ensuite pu, après le déjeuner, rencontrer quelques élèves de la section maorie pour 45 minutes : ce fut bref, mais vraiment intéressant et très sympathique, grâce à l’envie des enfants d’écouter notre histoire, et leur enthousiasme à l’idée de partager les leurs. Après avoir retiré mes chaussures (tous sont pieds nus : les Maoris on coutume de se déchausser quand ils entrent quelque part), comme nous n’avions pas beaucoup de temps, je leur ai raconté à eux aussi l’histoire d’Orphée (tout comme aux petits Samoans ensuite), et nous ne les avons pas fait dessiner. C’est ainsi qu’ils ont spontanément proposé d’improviser des saynètes pour rendre leur récit plus vivant. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils y sont très bien parvenus ! Le premier nous a rejoué le récit de la descente aux enfers du poète pour retrouver Eurydice, de manière très comique. Nous avons tous bien ri. Puis une histoire d’horreur (apparemment un fait divers local), et deux mythes typiquement maoris.
Après cela, les enfants ont insisté pour nous faire un haka : je dois dire que ça m’a touchée de les voir si empressés. Je suis sûre qu’ils avaient très envie de nous terroriser … Et c’est vrai que, même dansé par des enfants de 9 ans, c’est impressionnant. Nous avons malheureusement dû partir rapidement pour rencontrer les petits Samoans avant que la journée ne se termine. Nous avons été accueillies par une chanson traditionnelle de bienvenue, et là encore, comme toujours, les enfants ont écouté notre histoire avec beaucoup d’attention. En revanche, ils ont semblé avoir plus de problème pour la deuxième partie de l’intervention : ils connaissaient quelques histoires, mais finalement pas assez bien pour pouvoir les raconter. Leur jeune âge (6/7 ans) et leur timidité expliquaient cela en partie. Mais ils avaient lu quelques mythes dans leur apprentissage de la lecture, et avec l’aide de leur enseignante, chaque groupe a finalement trouvé un récit et s’est mis à l’illustrer. C’est ainsi que nous avons découvert les histoires de Lomi ma Lami, ou de Sina et Tinilau.
En discutant avec l’institutrice, après cette rencontre, nous avons été très heureuses de voir que cette expérience lui avait paru très utile : elle s’est rendue compte que le fait de raconter ces histoires pouvaient aider les enfants à les retenir plus efficacement qu’à la simple lecture. Le fait de réfléchir à la manière de formuler et de raconter oblige les enfants à se souvenir de manière plus précise de l’intrigue du récit et de l’enchaînement des péripéties. Bref, je suis contente de voir qu’on sert à quelque chose.

Veuillez m’excuser du délai de publication de ce compte-rendu : il est difficile d’obtenir internet gratuit dans ce pays, et le moins qu’on puisse dire, c’est que les tarifs sont élevés ! C’est pour cela que nous donnons malheureusement moins de nouvelles qu’en Amérique du Sud. Enfin, sachez tout de même que les paysages sont extraordinaires, et que nous passons un excellent séjour ici !

Intervention 4 : l’Italie et le Chili

Séance 1 :
Date : mardi 16 octobre 2012
Lieu : scuola italiana, Las Condes, Santiago, Chili
Niveau : 6e
Nombre d’élèves : environ 25
Durée : 1h00
Mythe raconté : La fondation de Rome
Nombre d’histoires récoltées : 4

Séance 2 :
Date : mardi 16 octobre 2012
Lieu : scuola italiana, Las Condes, Santiago, Chili
Niveau : 6e
Nombre d’élèves : environ 25
Durée : 1h00
Mythe raconté : Ulysse et Polyphème
Nombre d’histoires récoltées : 4

Séance 3 :
Date : mercredi 17 octobre 2012
Lieu : scuola italiana, Las Condes, Santiago, Chili
Niveau : 6e
Nombre d’élèves : environ 25
Durée : 1h00
Mythe raconté : la métamorphose d’Arachné
Nombre d’histoires récoltées : 4

Un peu de retard pour ce compte-rendu, je m’en excuse. Mais visiter Santiago et Valparaiso nous a bien occupées, pour différentes raisons … Nous y reviendrons dans un autre article !

Parlons donc un peu mythologie chilienne, école italienne, et expériences théâtrales ! Erika était en effet entrée en contact avec l’école italienne de Santiago, qui a accepté de nous recevoir et de faire partager notre projet avec 3 classes de 6e. Étant donné que je ne parle pas un mot d’italien, j’ai fait de la figuration pendant qu’Erika passionnait les foules avec les récits de la fondation de Rome, de la rencontre d’Ulysse et du cyclope Polyphème, ou de la métamorphose d’Arachné. J’ai tout de même servi à quelque chose : j’ai pu filmer l’intégralité des interventions des enfants ! Bon, point négatif, ce n’est pas tout de suite que vous verrez les vidéos … En tout cas, c’était intéressant, pendant ces 3 sessions, d’avoir un statut de spectateur (qui ne comprenait pas tout, mais quand même assez pour suivre) !

Tout d’abord, il faut vous prévenir que les séances ne se sont pas déroulées exactement comme d’habitude : les enfants avaient préparé en avance leurs interventions. Les groupes étaient déjà formés, ils avaient choisi les mythes que chacun allait présenter et les avaient mis en scène sous forme de petites saynètes, avec masques et accessoires créés en cours d’art plastique. Donc chaque leçon ne durait qu’une heure, durant laquelle Erika faisait une brève présentation sur l’intérêt de partager ces contes, racontait un mythe, avant que chaque groupe d’enfants ne présente son travail (4 groupes par session). Les professeurs ont fait rentrer notre projet dans leur cursus, et chaque groupe était noté sur sa performance ! Vous pouvez imaginer à quel point ils étaient appliqués.

Depuis mon siège, bien tranquille, j’ai donc pu apprécier les talents de conteuse d’Erika, que les enfants écoutaient avec attention. Elle raconte très bien, rentrant dans la peau des personnages, rendant les dialogues vivants, mimant les actions … Ils l’interrompaient parfois pour établir des rapprochements inattendus et intéressants (Romulus et Remus, abandonnés sur le fleuve, ont ainsi été comparés à Moïse et à Mowgli), et ont répondu sans timidité à toutes ses questions. Ah, il est quand même plus simple de partager un récit dans sa langue maternelle, face à un public qui la comprend très bien !

En retour, les enfants n’ont pas hésité à jouer le jeu : malgré un ou deux fous rires, chaque élève interprétait son personnage avec sérieux. J’ai parfois eu un peu de mal à comprendre les histoires, mais Erika était là pour traduire, après chaque saynète. Dans la troisième classe, mercredi après-midi, les enfants nous lisaient d’abord l’intrigue du mythe choisi avant de l’interpréter, ce qui a légèrement facilité les choses pour moi. Ainsi, nous avons pu découvrir des mythes du nord du Chili, du centre du pays, de l’île de Pâques, ou de l’île de Chiloe (où nous nous rendrons sous peu, car apparemment, les mythes y sont encore très vivants). Par exemple, nous pouvons citer, comme légendes mises en scène, l’histoire de la cueva de Salamanca, de Juan Soldado, de Make Make, d’Aku Aku, de la Coca, du Trauco, de la Llorona ou de la Pincoya (les liens sont en espagnol, mais une recherche Google devrait vous trouver des équivalents français !) … Vous pourrez retrouver des histoires qui vous diront quelque chose (par exemple, le Trauco rappelle une créature de la mythologie du peuple guarani, la Pincoya a des traits comparables a ceux de Venus …), et d’autres plus inédites, là encore.
Ce qui est drôle, c’est qu’en discutant avec les professeurs, nous nous sommes rendues compte qu’elles se sont heurtées aux mêmes problèmes que nous au sujet de ce que l’on peut dire à des enfants de 11 ans, et de ce qu’il est préférable d’omettre dans ces récits … Et finalement, nous pensions la même chose (la version qu’ils nous ont présentée du Trauco est bien édulcorée en comparaison du mythe initial !).

En tout cas, ce fut une très belle expérience, dans un très bel établissement sur les hauteurs de Santiago, permise par la gentillesse d’Alessandra Finato, des enseignantes Angela et Barbara, et par l’enthousiasme des enfants !